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Régnié-Durette - Annemasse

Distance : 201 km – Montée : 2222 m

Au pays du beaujolais, on se lève tôt. En fait c’est moi qui me lève à l’aube parce que c’est le dernier jour. Le voyage touche à sa fin, ce soir je rentre à la maison et j’aurai réussi mon contrat. Mes vacances se terminent mais je me sens libre et satisfait. Toute la journée j’arborerai un sourire béat. Même dans les montées, sous la chaleur écrasante dans la forêt d’Oyonnax, je penserai à l’accomplissement de mon projet. Une phrase me trottera dans la tête toute la journée. « Je suis heureux comme Ulysse »

Pain, miel de Vincent et thé. Le petit déjeuner est vite expédié, je suis impatient de remonter sur mon vélo que je récupère dans la remise en compagnie d’Anne et Vincent tous sourires. J’aurais aimé partager des moments plus longs avec ce jeune couple fort chaleureux. Mais la route est longue et je les ai fait lever avant huit heures, un samedi matin !

Le Beaujolais en direction est-ouest c’est vite traversé, d’autant que depuis Réginé-Durette ça descend jusqu’à la Saône qui déjà n’est plus dans l’AOC. Comme je le disais c’est samedi et il n’est pas encore huit heures, mais les vignes sont en pleine effervescence. Partout les tracteurs sillonnent les domaines. On arrose avec je ne sais quel produit, on taille on trime. Le paysage est assez agréable, mais ça pique les yeux et irrite les poumons. Dommage que les exploitations bio ne soient pas viables. Pour plagier Pierre Rabhi, je dirais que ce n’est pas « santé » qu’il se faut souhaiter en levant son verre, mais « bonne chance ».

Je suis un peu déçu en traversant la Dombes, car je vois peu de marais. La plupart sont cachés dans les bois et très peu sont visibles de la route. Sans doute qu’en passant un peu plus au sud, vers Villars-les-Dombes, j’aurais vu plus d’eau et d’oiseaux.

Il n’est que 10:10 quand j’arrive à Pont-d’Ain, c’est jour de marché et je meurs de faim. Chez le fromager, comme à mon habitude, je demande un produit de la région. Selon de marchand, le fromage le plus local est le Comté, une région du jura à près de 100km au nord-est. J’adore ce fromage râpé dans les pâtes, mais en sandwich un peu moins. Je me rabats sur un brebis des Pyrénées en souvenir de l’Espagne que je viens de quitter. C’est trois fois plus cher que dans ce pays et bien moins bon. J’aurai dû prendre du chèvre. Le pain au levain est très bon et les tomates, concombre carottes rafraichissant. Je reste presque une heure à me remplir de fromage et de légumes, sur un banc, devant le petit parc à côté du marché.

A Poncin, j’ai choisi de remonter les gorges de l’Ain. Me voilà parti pour 30km de route agréable, vallonnée, parfois ombragée avec vue sur la rivière. Malgré un enrobé un peu grossier, c’est un lieu très parcouru par les cyclistes en tous genre. On y croise quelques courses, des vélos de ville bien lourds, des vélos électriques encore plus lourds et des vélos de voyage encore plus chargés. J’accompagne sur quelques kilomètres un anglais qui revient d’Afrique et se dirige vers l’Autriche. Certains ont vraiment de grandes vacances !

Après une petite causette nous nous séparons alors qu’il continue sur l’Ain et que je remonte sur Oyonnax. A Samognat, j’ai besoin d’eau. Juste à côté de la fontaine, les dames du club de gym ont monté un stand pour vendre des galettes afin de financer un voyage. Mon repas de midi est déjà vieux de deux heures, et comme durant tout le voyage je ne me suis pas offert de dessert, sucré, gras et amidonné, je m’offre la moitié d’une galette pour huit personnes que j’extermine sur place. Voilà suffisamment d’énergie pour me propulser jusqu’en Haute-Savoie.

La traversée d’Oyonnax se fait sans encombre grâce à ma reconnaissance du trajet sur StreetView. La montée à travers le bois de Belmont, puis la forêt d’Echallon est rude sous le soleil. Le route et jalonnée de plaques commémoratives en mémoire de personnes déportée ou exécutées par les Allemands pendant la deuxième guerre mondiale. On se dit que de vivre au début du XXIième  siècle n’est pas si mal après tout.

La descente sur Saint-Germain-de-Joux est phénoménale. Bonne route, pente idéale, peu de voitures. Ce n’est pas la même sur la D1084 en direction de Bellegarde. C’est dans cette ville que se termine le tracé prévu pour mes vacances. Toutes les deux heures en part un train pour Annemasse. Comme l’étape me paraissait longue et la route jusqu’à Annemasse, ni intéressante ni même exotique, j’avais décidé de m’arrêter là. Mais après une poignée de fruit secs, comme il n’était que 15:30, j’ai rempilé et terminé au sprint sur la route trop encombrée passant par Saint-Julien-en-Genevois jusqu’à la maison.

A 17:18 je franchis le pas de la porte du garage, et monte sur la terrasse où mes trois enfants me sautent dans les bras. Ma petite femme m’avait préparé un repas de mariage. Tout était parfait. Enfin je cois.

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