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Prologue Tour de l’AVM : Tour du Léman à l’envers

182 km 1483 m et une belle rencontre

On m’a demandé si j’étais malade après cette journée autour du lac Léman. La question n’était pas de savoir si j’avais perdu la tête d’entreprendre un périple de 185 km kilomètres à vélo. Mon ami s’interrogeait parce que cette journée ne comportait pas sa dose habituelle de dénivellation. Il est vrai qu’à ce jour je totalise une distance de 2000 km dont 35 000 m de dénivellation positive. Le ratio est celui d’un grimpeur invétéré. Alors pourquoi suis-je allé tourner à plat autour du lac par cette journée ventée ?

J’ai comme projet d’aller rendre visite à des étudiants de l’Académie de la Vie en Mouvement et j’ai contacté pas mal de ces étudiants pour savoir où ils habitent et savoir s’ils veulent faire connaissance au point d’être volontaires pour m’héberger chez eux une soirée. Et pendant cet exercice de prospection, j’ai fait virtuellement connaissance avec des personnes proches de chez moi.

Ce tour du Léman je l’ai fait pour rencontrer une de ces personnes. C’est pour cela que je le nomme prologue à mon tour de l’AVM.

Nous avions rendez-vous Jocelyne, son mari et moi à Saint Sulpice (VD) dans la banlieue de Lausanne. Dans le sens horaire et habituel du tour du Léman j’avais 70 km à parcourir avant la pause déjeuner programmée et 110 km après. J’ai donc dérogé à la coutume – je suis coutumier du fait – et préféré rouler dans le sens trigonométrique afin de d’aiguiser mon appétit sur 110 km et de digérer sur 70 km.

Bien m’en a pris car en ce mercredi, la bise s’en est mêlé et j’ai affronté un vent de face modéré (30-35km/h) du côté français, le matin ; et profité d’une soufflerie (35-45 km/h) dans le dos après la pause prandiale, pour rentrer à la maison.

Même si le tour du Léman passe par des routes très fréquentée et dont le trafic automobile pourrait gâcher le plaisir de rouler à vélo, j’ai tout de même beaucoup apprécié ma journée de congé.

Depuis le départ jusqu’à l’arrivée chez moi, j’ai expérimenté ce que Mihaly Csikszentmihalyi appelle le flow traduit en français par expérience optimale. Voici un extrait de la définition qu’il en donne en 2004

« Voilà ce que nous entendons par expérience optimale. C’est ce que ressent le navigateur quand le vent fouette son visage. C’est le sentiment d’un parent au premier sourire de son enfant. [...]. Ces grands moments de la vie surviennent quand le corps ou l’esprit sont utilisés jusqu’à leurs limites dans un effort volontaire en vue de réaliser quelque chose de difficile et d’important. L’expérience optimale est donc quelque chose que l’on peut provoquer... Pour chacun, il y a des milliers de possibilités ou de défis susceptibles de favoriser le développement de soi (par l’expérience optimale). »

Non seulement j’ai ressenti ces sensations de présence de concentration et d’investissement de moi pendant l’activité sportive, mais aussi lors de ma rencontre avec Jocelyne.

Nous nous sommes (re)trouvés sur le petit port à l’heure prévue. Jusque-là nous n’avions échangé que quelques messages instantanés sur internet, et pourtant, je pense ne pas trop m’avancer en disant que pour tous les deux, nous avons eu l’impression de nous parler comme si nous étions des amis de longue date lors de retrouvailles.

Je souvent perturbé par des pensée parasites quand je lis, ou quand j’échange avec mes semblables. Je pense ne pas me mentir en affirmant que pendent les plus de 2 heures et demie qu’on durée nos échanges, je n’ai pas été perturbé par des pensée étrangères et que j’ai joui d’un état de pleine conscience dont on sait combien il est bénéfique à la santé soit-elle physiologique ou psychologique. Ou comme le dirait Jean-Jacques Crèvecœur bénéfique au corpsy.

Je pense que si je me suis senti si à mon aise avec Jocelyne, c’est sans doute parce que nous n’avions pas de projet caché l’un sur l’autre, parce que cette personne m’est apparue comme authentique et a fait preuve de bienveillance envers moi, mais c’est surtout parce que nous nous sommes tous les deux engagés dans l’Académie de la Vie en Mouvement et que nous nous sentons appartenir à cette communauté d’étudiants qui veulent essayer de comprendre. Comprendre comment nous vivons, ce qui nous motive, pourquoi nous poursuivons certains buts et comment mieux y parvenir.

J’ai adoré cette rencontre, simple et pourtant si riche. J’ai aimé la personne que je suis devenu en échangeant et en communiquant avec une camarade de classe, jusque-là inconnue. Et je me réjouis de rencontrer bientôt d’autres personnes avec qui je vais pouvoir renouveler l’expérience de me découvrir différent de ce que je suis trop souvent dans la vie : un inadapté social.

Une phrase de Gaston Bachelard (1884-1962) me poursuit depuis déjà plus de 30 ans et quand j’aurai découvert comment changer de position par rapport à cette citation j’aurai parcouru une partie du chemin :

« Je ne me décrirai tel que je suis que lorsque je dirai ce que je ne veux plus être » (Gaston Bachelard)

Est-ce ainsi que je parviendrai à me dé-identifier ?

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