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La Parrilla - Riaza

Distance: 118km - Montée: 992m

La veille le vent a soufflé continuellement et malgré le soleil on supportait les manches longues, au marché de la Parrilla. C’est d’ailleurs la seule sortie que je me suis permis. La journée du jeudi étant consacrée à la guérison de ma tendinite, à la récupération de forces et à la remise en état du vélo. Grand nettoyage et graissage de la longue, très longue chaîne. Cette chaîne de deux fois et demie la longueur de celle d’un vélo droit, croisée en son point milieu, sous le siège est ce qui impressionne le plus les gens. C’est aussi ce qui demande le plus d’attention sur le vélo.

Le vendredi 31 mai, à huit heures j’étais prêt au départ. Olivier qui devait m’accompagner pendant les quatre jours suivants, lui ne l’était pas. Il a d’abord pris un petit déjeuner, s’est occupé de sa petite famille, a allumé un bon feu…

Ensuite, il a dû monter un porte-bagage tout neuf sur son vélo. Les sacoches aussi sortaient du carton et Olivier n’avait pas vraiment fait de liste pour les remplir. D’habitude je commence à rouler vers huit heures le matin, mais ce jour-là, j’ai eu le temps de boire beaucoup de thé, d’aider au montage de certains accessoires et de m’impatienter à loisir devant les hésitations de mon ami. J’ai quand même réussi à le convaincre de ne pas monter les garde-boue, la météo avait décidé une accalmie en ce qui concerne les précipitations.

C’est à midi moins le quart que nous avons enfin franchi le portail du jardin. Je ne sais plus combien de fois j’ai expliqué et répété à Olivier, durant notre court périple ensemble, que j’aime bien partir tôt pour arriver à l’étape entre quatre et cinq heures, afin de prendre une douche, laver mes vêtements du jour de manière à ce qu’ils soient secs le lendemain, et me reposer avant le repas du soir. J’avais déjà vécu des rythmes différents au Maroc quelques années auparavant, et je dois avouer que j’ai beaucoup de mal à m’adapter à ce genre de décalage horaire.

Nous repassons à Montemayor de la Pililla, cette fois avec le soleil. Mais comme on ne peut pas tout avoir, le vent a décidé de venir à notre rencontre, nous l’aurons de face pendant toute la journée. C’est un départ joyeux, on discute, on se fait des relais tous les deux ou trois kilomètres. Tout va très bien jusqu’au km33. Juste avant d’arriver à Campaspero, nous devons nous arrêter près d’un atelier de tailleurs de pierre. Le pneu arrière d’Oliver est à plat. Pendant qu’il remonte son chargement et sa roue, j’en profite pour manger un morceau. Il est déjà presque midi. Je fais des acrobaties pour éplucher ma carotte sans trop la salir et vlan ! Je m’entaille l’annulaire avec mon économe. On pourra me suivre à la trace sur les 50 km suivants. Je laisse des gouttes d’un rouge vif sur la chaussée.

A Fuentesaúco de de Fuentidueña je fais ma première erreur d’itinéraire. Bien entendu mon avertisseur de fausse route (merci OruxMaps) m’avertit, mais je n’en fais pas cas et nous faisons un joli petit détour par Calabazas, village désert ou nous prenons notre collation. Il est trois heures et quart quand nous repartons. Nous n’avons parcouru que 57 des 163 km prévus pour arriver à Condemios de Arriba. Arriba ça veut dire en-haut, il reste plus de 1200m de dénivellation à grimper et le plus gros si situe en fin d’étape. Pas besoin de sortir de Polytechnique pour pronostiquer une arrivée à la nuit.

Nous descendons sur le mignon village de Fuentidueña (photo) – non prévu sur le parcours initial, le détour ne sera que de 4km. Au km70, juste avant Cobos De Fuentidueña, Olivier nous refait le coup de la crevaison arrière. C’est encore une fois le grand étalage pour coller une de ces rustines autocollantes. Elles sont très pratiques à poser, mais je crois qu’il faut remonter la même chambre à air aussitôt réparée sinon la rustine plisse et n’est plus étanche.

Nous repartons en direction Sepúlveda à 16:35. Nous ne prendrons pas le temps de visiter ce joli village que nous apercevrons une heure plus tard.

Le froid et le vent, toujours de face nous imposent un dernier arrêt à Castillejo de Mesleón. Nous enfilons collants et manches longues. Là j’annonce qu’il faudra s’arrêter à Riaza. Nous franchirons le panneau de cette ville vers sept heures du soir, sous un nuage et dans un froid glacial. A la station-service on nous donne un plan de la ville et on nous indique les deux endroits susceptibles de pouvoir nous accueillir. Nous trouverons une chambre dans une pension pour groupe où heureusement, ce vendredi il n’y avait pas de clients. Il faut un peu négocier le prix avec Irina qui nous ouvrira une chambre chauffée mais glaciale pour 40 euros. Heureusement, la douche à l’étage supérieur est brûlante. Nous sommes ensuite invités pour un apéritif au vin ou à la bière, fromage baignant dans l’huile d’olive et jambon et saucisson de Salamanque. Le patron régale ses deux clients et quelques amis. Nous serrons des mains et partageons un moment convivial dans la salle à manger, non chauffée.

 

Le brouillard est bien installé et la nuit tombe quand nous nous dirigeons vers le centre à la recherche d’un dîner bien mérité. Olivier bon prince, m’offre le repas, simple mais excellent. Nous évoquons des souvenirs de nos années de lycée au son de musique d’époque. Je tombe de sommeil et m’endors aussitôt regagné la chambre.

el Olmo

el Olmo

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