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Riaza – Cifuentes

Distance : 150km – Montée : 2227m

Avec le froid et l’arrivée tardive de la veille, la lessive n’a pas séché. Le montage des sacoches sur les vélos est suivi d’une opération Tancarville. Le vélo se transforme en séchoir à linge, mais avec le froid et le brouillard, j’ai peu d’espoir quant au séchage de mon slip en coton.

Comme les magasins sont fermés, nous achetons un bon morceau de fromage baigné d’huile d’olive au patron de la pension. Pesée manuelle, ça doit faire environ 600g. Ce fromage délicieux mais poisseux, m’accompagnera pendant quelques jours emballé dans un sac de congélation qu’Olivier a eu la bonne idée d’emmener.

Comme j’avais un peu prévu un coulage de bielle de la part d’Olivier, j’avais, avant le départ, préparé un itinéraire de rechange. Mais selon les cartes la route est marquée comme piste ou comme goudronnée. Ce que j’ai pu en voir sur StreetView paraît bien enrobé. Je demande confirmation à la boulangère chez qui j’achète le pain. Elle me répond qu’elle ne va pas dans ces endroits-là. Le puerto de la Quesera (1715m) dont je lui parle n’est qu’à 14km de Riaza, mais on dirait que je parle de l’autre bout du monde. Il ne nous reste plus qu’à tenter notre chance.

Nous partons donc dans froid et le brouillard pour l’ascension du col le plus élevé de tout mon parcours sans avoir l’assurance de pouvoir redescendre sur l’autre versant. Aussitôt quittées les zones peuplées, de jeunes chevreuils se mettent à danser sur la route. Le coin est sauvage et le paysage magnifique. Il manque juste un peu de soleil. Au col, nous sommes rattrapés par les nuages poussés par un vent violent. Il faut enfiler quelques couches de vêtements supplémentaires pour la descente. Le chemin de campagne s’avère nouvellement asphalté, ce qui rend la descente facile et agréable. Le vent qui nous pousse ou essaie de nous désarçonner dans les épingles, nous glace les os. Après 5km, le soleil fait son apparition. Il ne va pas nous déranger, même dans les moments plus chauds de la journée.

Nous passons un joli défilé avant de prendre le raidillon qui nous mène au collado García. Bien que la route soit majoritairement descendante, elle est parsemée de petites montées qui, en plus de nous casser les pattes, nous permettent de nous réchauffer. Après Majaelrayo, village de « los Pueblos Negros » dont nombre de personnes nous demanderont la direction, nous nous arrêtons près d’une maison à vendre pour prendre une collation à l’abri du vent qui fait rage. En moins de cinq minutes apparaît un bonhomme d’on ne sait où pour nous dire que nous ne pouvons pas pique-niquer devant cette maison abandonnée, que c’est privé et qu’il faut partir immédiatement. On se croirait aux Etats Unis ou tout au moins à Majorque. Mais non, c’est bien la région de Guadalajara. Il faut déguerpir, la bouche pleine et les empanadas à demi croqués. Nous finirons notre repas un peu plus bas, dans un abris-bus.

Nous avançons lentement mais sûrement, la traversée du contrefort est de la Sierra de Guadarrama se fait sans encombre, dans des paysages agréables. Le ciel est presque complètement dégagé et nous voyons, au loin, derrière nous, des sommets enneigés.

Je ne peux pas passer sous silence les trois crevaisons à la roue arrière d’Olivier. La première au km78 à Cogulludo : 35 minutes de pause. La deuxième au km 89, sur la route nationale, entre Espinoza de Henares et Jadarque: 35 minutes de pause. La troisième 10km avant l’arrivée vers le village de Masegoso de Tajuña. Pourtant, nous avions écouté les conseils avisés d’un ancien, local et de surcroît cycliste, en ne passant pas par la route défoncée qui longe l’embalse de la Tajera.

Nous arrivons à Cifuentes, avec le vent de face, vers 19:50. Quand nous sortons de l’office de tourisme pour trouver un logement pour la nuit, les cloches de l’église appellent les fidèles pour la messe. Nous savons qu’il existe deux auberges en ville et une à l’extérieur. Cependant, comme la centrale nucléaire est en révision, les lits sont bien occupés par les ouvriers qui y travaillent. Nous sommes passés devant la première auberge qui est sur la route nationale. Nous tentons la deuxième qui est au centre du village. Une petite jeunette qui travaille dans un bureau-vitrine à côté de l’entrée nous dit que la tenancière est partie pour la messe. Nous devons attendre près d’une heure pour savoir si une chambre est disponible. Olivier en profite pour boire quelques bières et je vais à la supérette pour rassasier ma faim de légumes. Je mange mes carottes et mes tomates en compagnie de mon ami, à la terrasse du café.

A l’issue de la messe, on nous donne un chambre avec bain, le grand confort. Cette fois encore, je crois que le linge n’aura pas le temps de sécher avent le départ du lendemain !

Nous prenons notre souper dans une gargote. Je pense que rien de ce que nous avons mangé n’aura été cuisiné sur place. Tant pis ! Ça remplit quand même.

Encore une fois, je m’écroule dans mon lit aussitôt regagné la chambre. Au matin, la bande élastique qui maintient ma tendinite se sera décollée. Elle aura tenu une semaine et résisté à de nombreuses averses et 7 douches chaudes.

Riaza – Cifuentes
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